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Comment les médias représentent-ils les coopératives ?

Trois étudiants de la KU Leuven en Belgique ont mené en 2017 une recherche sur la façon dont les coopératives sont dépeintes dans les médias. Un sujet original traité localement, mais qui résonne positivement pour l’ensemble du mouvement coopératif.

La littérature scientifique représente le plus souvent les coopératives comme une forme organisationnelle alternative. A travers leur recherche, Nele Schoebrechts, Bram Van Otterdijk et Yannis Van de Velde se sont demandés si tel était aussi le cas dans les médias traditionnels et comment les coopératives renforçaient leur légitimité par ce canal.

Plus particulièrement, ils ont étudié comment les coopératives étaient traitées dans un journal flamand, le Morgen (considéré de gauche et progressiste), durant la période 2000-2016. L’analyse qualitative des 227 articles échantillonnés les a conduits à tirer trois leçons principales.

Premièrement, l’étude confirme que les coopératives gagnent en popularité en temps de crise. Les organisations coopératives sont plus souvent abordées dans le Morgen en tant qu’alternatives pendant les années de récession économique. De plus, elles sont alors traitées sur un ton généralement plus positif. Toutefois, les coopératives dans le secteur bancaire ne semblent pas bénéficier de ce même traitement et semblent subir aussi les conséquences de la crise financière. A noter particulièrement, une tendance forte à la hausse de la présence des coopératives de consommateurs dans les articles du journal au début de la crise (2007-2008).

Deuxièmement, toutes les coopératives ne sont pas mises dans le même panier, même quand un scandale peut en concerner une. Prenant l’exemple de la coopérative franco-belge Arco (active dans la finance et durement touchée par la crise de 2008 en raison de ces choix stratégiques), la plupart des opinions et articles publiés pointent justement comment cette coopérative a perdu sa dimension idéologique et son esprit coopératif sous-jacent au fil du temps.

La troisième leçon, résultat logique de la deuxième, réside dans l’observation que la publicité négative provoquée par une coopérative n’a apparemment pas de grande influence sur la représentation faite des autres types de coopératives. Elles n’ont pas été dépeintes de façon négative dans les médias pendant la période correspondante. Les articles reflètent aussi qu’une grande partie de la population semble continuer de voir dans cette forme organisationnelle un espoir pour un meilleur avenir.