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Le Parlement européen adopte une résolution sur l’entrepreneuriat social et l’innovation sociale dans la lutte contre le chômage

21 Sep 2015

Le 10 septembre, le Parlement européen a adopté la résolution sur “L’entrepreneuriat social et l’innovation sociale dans la lutte contre le chômage”, une initiative de l’eurodéputée Veronica Lope Fontagné (PPE). “(…) L’économie sociale et solidaire contribue non seulement à un modèle économique plus durable, plus intelligent et plus inclusif, mais aussi au modèle social européen, et fait partie du marché unique, méritant d’être fortement reconnue et soutenue par l’UE et les Etats membres”, indique la résolution.

CECOP salue le fait que le rapport adresse des recommandations concrètes à la Commission européenne et aux Etats membres sur la manière de mieux soutenir les entreprises de l’économie sociale et solidaire dans leur tentative quotidienne de répondre aux besoins sociaux, environnementaux et territoriaux, et de contribuer à la (ré)intégration professionnelle des citoyens les plus vulnérables. Environ 12 000 coopératives sociales du réseau CECOP emploient 270 000 personnes à travers l’Europe et fournissent des services sociaux, environnementaux, culturels, de santé ou d’éducation, ainsi que des services d’insertion professionnelle aux citoyens les plus exclus. Dans certaines régions isolées, elles sont le seul fournisseur de services répondant aux besoins de base.
Elles accomplissent leur mission de manière durable et démocratique, créent de nouveaux emplois tout en répondant à une demande croissante, dans un contexte de programmes d’austérité et de réduction des dépenses publiques. Il n’y a qu’en Italie que les coopératives sociales ont créé 20 nouveaux emplois par jour au cours des six dernières années ! Entre 2008 et 2014, 43 000 emplois ont été créés. Aujourd’hui, en Italie, environ 35 000 personnes considérées comme vulnérables, c’est-à-dire les plus susceptibles d’être confrontées au chômage et à l’exclusion sociale, sont employées par des coopératives sociales.

Dans ce sens, les coopératives de travail associé et les coopératives sociales sont particulièrement satisfaites de voir le Parlement européen reconnaître que “les coopératives fournissent des emplois de haute qualité qui ne sont pas vulnérables à la délocalisation, (…) survivent à la crise, alors que grâce à leur modèle d’entreprise coopératif, elles ont augmenté leur chiffre d’affaires et leur croissance pendant la crise, avec moins de faillites et de licenciements”.

CECOP se félicite de l’attention accordée aux jeunes dans le rapport : nous observons dans notre réseau que les jeunes sont très sensibles aux besoins de la communauté et tentent d’y répondre par le biais de l’entreprenariat coopératif. CECOP est également satisfaite du fait que le rapport souligne que l’économie sociale et solidaire est représentée par différents types et tailles d’entreprises, reconnaissant ainsi que les coopératives dans leur ensemble sont un élément constitutif de ce modèle d’entreprise, mais regrette que le rapport alimente une confusion terminologique déjà existante en utilisant de manière interchangeable les concepts d'”entreprise de l’économie sociale et solidaire” d’une part et d'”entreprise sociale” d’autre part.

De nombreuses coopératives représentées par CECOP, telles que les coopératives actives dans l’industrie, certains types de services ou l’artisanat, sont des composantes importantes de l’économie sociale et solidaire mais ne sont pas des “entreprises sociales” selon la définition donnée à ce terme par la Commission européenne dans la Social Business Initiative. Cette confusion peut engendrer un risque d’inefficacité dans la transposition du rapport en actions concrètes. La résolution “L’entrepreneuriat social et l’innovation sociale dans la lutte contre le chômage” est disponible ici.