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Les coopératives sociales représentent 44,5 % du total des emplois créés dans le secteur de la santé et de l’aide sociale en Italie.

21 Oct 2015

Selon l’Institut européen de recherche sur les entreprises coopératives et sociales (EURICSE), les coopératives sociales opérant dans le secteur de la santé et des soins sociaux représentent 44,5 % du total des emplois créés en Italie dans ce secteur. De plus, entre 2008 et 2013, l’augmentation du nombre d’emplois dans les coopératives est “entièrement attribuable aux services de santé et autres services sociaux : ils ont plus que compensé la réduction de l’emploi dans l’industrie et en particulier dans la construction”. Le nombre de coopératives sociales a doublé entre 2001 et 2011 (de 5 674 à 11 624) et les emplois ont augmenté de 129,4 % (de 159 144 à 365 006).

Le “Terzo Rapporto Euricse sulla Cooperazione” (Troisième rapport sur les coopératives) récemment publié par EURICSE indique que l’évolution des coopératives sociales pendant la crise est “un indicateur important de leur durabilité”. Nombreux sont ceux qui ont affirmé ces dernières années que le développement des coopératives sociales n’était pas basé sur les caractéristiques intrinsèques de ce modèle d’entreprise – qui combine de manière innovante l’esprit d’entreprise et l’objectif social – mais sur les politiques d’externalisation entreprises par le gouvernement dans la production de services sociaux et éducatifs.
Si tel était le cas, ce développement aurait dû se réduire, en particulier à la suite des coupes budgétaires publiques”. Contrairement aux attentes, les preuves contenues dans le rapport montrent non seulement que ce ralentissement n’a pas eu lieu, mais que c’est tout le contraire qui s’est produit. Au-delà du développement impressionnant des coopératives sociales, le poids des coopératives en matière d’emploi est élevé dans l’ensemble du secteur des services : dans le secteur des transports, elles représentent 19,7 %, dans les “autres services”, 11,6 %.

C’est également dans le secteur des services que les coopératives sont les plus fortes en termes d’impact indirect sur d’autres entreprises (par exemple, la demande de biens et de services des coopératives vers les entreprises non coopératives : les coopératives de services ” activent ” 9,5 % du PIB total dans le secteur). Dans le domaine des transferts d’entreprises aux employés, 252 rachats d’entreprises par les travailleurs ont eu lieu en Italie depuis les années 80 (plus de 80 % dans les secteurs de l’industrie, des services et de la construction), la majorité d’entre eux étant des PME. Leur taux de survie a été élevé et nombre d’entre elles ont réussi non seulement à survivre, mais aussi à développer leur activité et à créer des emplois. Parmi les coopératives nées au tournant des années 80 et 90, 36 % sont encore actives. Elles ont été soutenues par des politiques adéquates (en particulier la loi Marcora) et des instruments spécifiques créés par les fédérations de coopératives.

Chiffres et performances des coopératives en Italie Fin 2013, il y avait 70 000 coopératives créant 1 257 213 emplois, soit 9,5 % du total des emplois dans les entreprises privées non agricoles. En outre, 76,8 % de ces emplois étaient des emplois stables (contrats à durée indéterminée) et 51 % des employés de ces coopératives étaient des femmes. Ces entreprises ont fait preuve d’une forte résilience en temps de crise. De 2008 à 2013, l’emploi dans les coopératives a augmenté de 6,8 % contre 5 % dans les entreprises privées non coopératives.

Ce taux de croissance était particulièrement élevé pour les contrats à durée indéterminée et les emplois féminins. La bonne performance des coopératives n’est pas le résultat d’avantages fiscaux présumés pour les coopératives en Italie : au contraire, la pression fiscale est significativement plus élevée pour les coopératives que pour les autres entreprises (en 2013, 7,7 % pour les premières contre 6,8 % pour les secondes), principalement en raison de la plus grande pression des charges sociales et des impôts sur le revenu du travail. Entre 2007 et 2013, la contribution fiscale des coopératives a augmenté alors que celle des sociétés anonymes a diminué. Le rapport est disponible ici